LA PRISE DE SON

 

AVANT TOUTES CHOSES...

Le son


(réflexion sur la prise de son)
Si l'oreille renvoie à l'oeil... le sonore au visuel... l'audible au visible...
A quoi le son renvoie-t-il ?
Aux objets ?
Rien ne répond directement au son.


Le mot " son " renvoie, dans l'expression " prise de son ", autant à un objet au singulier (prendre le son d'une voix), qu'à une entité plurielle (le son d'une foule). " Son " représente toujours, soit une multitude de sons coexistants, soit la somme des éléments qui le composent. Le son relève de l'indéterminé. L'immatérialité dans laquelle il se présente complète ce fait. Quand bien même le preneur de son serait un simple écrivain public, l'écriture suppose un style, elle suppose aussi de choisir un point de vue sur des faits. Prendre le son relève en effet d'une écriture. La prise de son est aussi une interprétation. Certains secteurs où la part de créativité est importante, sont là pour nous le rappeler quotidiennement. Je pense à la prise de son dédiée au théâtre mais surtout au travail de mise en scène du sonore tel que les arts plastiques nous la font aborder. Là, le sonore y est enregistré dans le but de produire de la plasticité. Il faut se nourrir et se servir rétroactivement des acquis mis à jour dans ces domaines pour en déplacer non pas les règles mais la sensibilité du regard" sur les lieux ou règne un conformisme ennuyeux. L'immatérialité du sonore a produit autour de lui des démarches frileuses pour rassurer le preneur de la fermeté de sa prise. Mais ce serait aussi faire pratiquer la multitude des formes d'écritures du son afin d'en découvrir les particularités. Enseigner la prise de son serait faire surgir la conscience de l'acte de prise de son mais aussi celle de ses variables, des particularités et des spécificités propres à chaque domaine. On ne prend pas le son en général : "On le fait de cette façon-ci en raison de cette particularité là." Chaque technique a établi ses règles ; les rendre lisible par l'écoute aide à en inventer de nouvelles. Lire la multitude des types de prise de son, c'est enseigner l'audition. Il est nécessaire d'apprendre à lire le sonore. L'acte de prise de son en lui-même est une proposition, une invite à l'audition. Ce qui est en jeu est la perception individuelle mais aussi la révélation d'un choix particulier. Prendre le son c'est dire : " écoute ce que j'ai pris pour toi ! " Le choix effectué par un sujet prenant et l'offre à un sujet écoutant sont mis ensemble. La prise de son est un geste social, un échange opéré à travers l'écoute. Prendre le son c'est donner du son. Mais c'est aussi produire du sens par l'entremise du choix opéré. C'est un acte adressé. Ainsi la question qui revient est : Qu'est-ce que prendre ? Et dans prendre qu'est-il pris ? Si l'on prend pour donner, ce que l'on donnerait serait de l'échange. Nous revient alors la radiophonie dans sa prodigieuse aptitude à produire l'échange.Prendre est aussi mettre en scène pour l'oreille. Choisir un ou des points de vue pour faire entendre ce que l'on a choisi de prendre constitue une partie de la mise en scène. Choisir un point de vue n'est pas cadrer, car la prise de son ne produit pas de cadre.
L'onde sonore remplit l'espace, elle est partout ; c'est ce partout qui est ramené par elle à un point de vue. La prise distribue plutôt des valeurs de placement dans la perspective. Mettre en scène le son, c'est organiser des places et par-là des valeurs dans l'espace et dans le temps. Comme en photographie, l'artistique est au coeur de la mise en scène du son. Prendre le son est apprendre à choisir ; mais il ne peut être fait de choix que parmi ce que l'on connaît. Apprendre à connaître, c'est apprendre à écouter. C'est le dénominateur commun de tous les apprentissages du son dans la diversité de leurs champs : musique, radio, cinéma, théâtre, arts plastiques. La prise de son s'enrichit de la liberté de choix de ses points de vue.

 

GENERALITES SUR LE SON


Qu'est-ce qu'un son ?
Que sont les sons ?


Des vibrations de l'air.
A l'origine de tout son, il y a mouvement : une corde vibre, des objets s'entrechoquent, de l'air est expulsé. Le son pur n'est autre que le mouvement d'oscillation d'air le plus simple que l'on puisse imaginer : un va et vient
régulier autour d'une position moyenne. Celui-ci est le résultat de vibrations acoustiques. Il s'agit de phénomènes oscillatoires créés par une source sonore qui met en mouvement les molécules de l'air. Avant d'arriver jusqu'à notre oreille, ce mouvement se transmet entre les molécules à une vitesse de 331 m/s à une température de 20°c : c'est ce que l'on appelle la propagation. Cette vitesse de propagation peut varier en
fonction de différents facteurs, comme la température, la pression, ou l'élément traversé (air, liquide…). Ainsi la célérité du son dans l'acier est de 5100m/s, dans le bois :1500m/s, dans le corps humain (eau) :1500m/s.Pour
parcourir 1m le son met 1/340sec.

La hauteur d'un son, qui permet au musicien de connaître la note , do, ré ou fa est déterminée par la vitesse de vibration des particules d'air. La hauteur correspond à la position d'un son sur l'échelle des graves et des aigus. Le physicien préfère parler de fréquence, qu'il mesure en Hertz. Il s'agit du nombre de vibrations par seconde, par unité de temps (f=1/t en Hz). Plus la fréquence est élevée, plus la longueur d'onde est petite. La fréquence d'un son est de 1 Hertz si les particules d'air effectuent une oscillation par seconde.
Ce n'est qu'au delà de 20 vibrations par seconde que l'oreille perçoit un son. Les infrasons, de fréquence inférieure à cette limite de 20 Hz, sont inaudibles, de même que les ultrasons, de fréquence supérieure à 20 000Hz, soit un peu plus de 10 octaves (le piano en compte 7). La voix humaine utilise une zone fréquentielle encore plus réduite, entre 125 et 4000 Hz. Les variations de fréquence sont à la base du chant et de la musique, puisque ce sont elles qui déterminent la mélodie. Pour orchestrer ces variations: une fréquence repère le 440hz: le "la " du diapason. Chacun peut constater que le niveau sonore diminue à mesure que l'on s'éloigne de la source. Cette diminution est la même chaque fois que la distance est doublée. Les hautes fréquences ne se propagent pas aussi loin que les sons graves. Il faut plus d'énergie pour restituer les basses que pour les aigus.

L'amplitude d'un son correspond à la variation de pression maximale de l'air engendrée par les oscillations, et donc au volume sonore.

La dynamique permet de mesurer l'écart entre le volume maximal d'un son et le bruit de fond. Les messages sonores (parole ou musique) ont une variation d'amplitude entre les plus fortes et les plus basses modulations. Ce rapport entre les piani et les forte, s'appelle la dynamique et s'exprime en décibels (dB). En fait il est le rapport entre le niveau maximal, à la limite de la distorsion, et le niveau minimal acceptable, à la limite du niveau de bruit de fond, d'une modulation. Par exemple, pour un compact disque on parle de 90 dB de dynamique utile et en télévision de 25 dB (varie de + ou - 9 dB entre les chaînes).

Le timbre est un paramètre beaucoup plus subjectif : il s'agit de ce qui différencie deux sons de même hauteur et de même amplitude. C'est une notion qualitative, qui fera dire, par exemple, qu'un son est brillant, profond.

 

PRISE DE SON STEREOPHONIQUE

1- Prise de son stéréo dite "AB"
On utilise deux microphones cardoïdes ou bien deux micros omni-directionnels espacés de 90 cm à 3 m. On leur attribue sur la console les voies droite et gauche. La distance entre les deux dépend de la source. Par exemple, si on sépare les micros de 3 m pour capter une guitare, cette dernière apparaîtra au centre dans l'espace stéréo. Mais la distance assez élevée entre les micros peut générer des problèmes de phase si la source sonore est décalée. Le son va arriver plus vite vers le micro le plus proche. Si votre console est positionnée en mono et que votre son s'accentue ou bien s'atténue, c'est que vous avez un problème de phase

 
2- Prise de son "X-Y"
La technique du X-Y utilise deux micros cardoïdes identiques. Les caspules sont placées en coïncidence ou en semi-coïncidence (distants de 30 cm) et formant un angle de 90 à 135 degrés suivant la source sonore. La paire de micros fait face à la source sonore et la console de mixage réglée en voies droite et gauche. La faible distance entre les capsules fait que le son arrive vers celles-ci pratiquement en même temps, réduisant (semi-coïncident) ou éliminant (coïncident) les effets de phase.

 
3- Prise de son dit "ORTF"
On utilise deux micros cardoïdes dont les capsules sont espacées de 17 cm (semi-coïncident) et dont l'angle formé fait jusqu'à 110 degrés. C'est la méthode employée par les techniciens de la radio/télévision française.

 
4- Prise de son dite "NOS"
On utilise deux micros cardoïdes dont les capsules sont espacées de 30 cm et dont l'angle formé fait jusqu'à 90 degrés.

 
5- Prise de son stéréosonic
On utilise deux micros bi-directionnels dont les capsules sont coïncidentes et dont l'angle formé fait jusqu'à 90 degrés.

 
6- Prise de son MS (Mid-Side)
C'est un micro stéréo composé d'une capsule bidirectionnelle et d'une capsule cardoïde en coïncidence. Le cardoïde fait face à la source sonore tandis que le bidirectionnel prend l'axe droite-gauche. La combinaison des deux donne une image stéréo. Cette technique est utilisée en radio, télévision et en cinéma.

 

AKG C 426 B
C 426 B
Micro stéréo avec un angle stéréo réglable entre 0 et 270 degrés par pivotement de la tête,cela facilite les changement entre les techniques stéréo M/S et X/Y.Deux LED sont montées sur chaque capsule et fournissent ainsi une vérification visuelle et rapide de l'angle

 

A SUIVRE...